Der Begriff "Adel" im Russland des 16. Jahrhunderts

Inge Auerbach, The concept of nobility in sixteenth-century Russia. Since the end of the Middle Ages, the concept of nobility is characterized by a system of values, a style of life and signs such as a blazon and a name. To enjoy the privileges attached to this estate, it is necessary to prove one's nobility by deeds, registers, genealogical trees, or solemn oaths of one's peers. Muscovy ignores all these procedures. There is certainly a hereditary knighthood recognized in the West, but nobles do not possess personal liberty (they are kholopy of the tsar) while placed above the peasants who are free. Nobility is defined by service, so that feminine descent plays but a small part. This service is that of a private person and as from the Muscovite (or Turkish) point of view it is difficult to rely on same, the elite servitor gives up his personal freedom. Privileges are connected with rank in the service, and slavery (kholopstvo) is nothing to be ashamed of. Since the elite is not free and as Muscovy as a whole is nothing but an immense private estate of the tsar (as opposed for instance to Kurbskii's Lithuanian estate), abstractions such as the state, the Crown, the Res publica are absolutely absent and estates (Stândestaat) do not emerge. But officials (d'iaki) take their cue from the military elite and that is why, instead of nobility, it is better to speak of an elite or rather, like Herberstein, of « a kind of nobility » (Art von Adel).Inge Auerbach, Être noble en Russie au XVIe siècle. Depuis la fin du Moyen Âge, le concept de noblesse se distingue par un système de valeurs, un mode de vie et des signes tels que le blason et le nom. Pour profiter des privilèges inhérents à cet état, il faut prouver son appartenance noble par des chartes, des registres, des arbres généalogiques, des serments solennels de ses pairs. La Moscovie ignore toutes ces procédures. Il y a certes une chevalerie héréditaire, reconnue à l'Ouest. Mais les nobles n'ont pas de liberté personnelle (ils sont holopy du tsar), tout en se situant au-dessus des paysans, pourtant libres. La noblesse se définit par le service, de sorte que la descendance en ligne féminine joue un rôle faible. Ce service est celui d'une personne privée et comme, du point de vue moscovite (ou turc), on ne peut avoir confiance dans celle-ci, le serviteur d'élite aliène sa liberté personnelle. Les privilèges sont liés au rang dans le service, et l'esclavage (holopstvo) n'a rien de honteux. Comme l'élite n'est pas libre, et comme la Moscovie tout entière n'est qu'un gigantesque domaine privé du tsar (au regard par exemple du domaine lithuanien de Kurbskij), des abstractions comme l'État, la Couronne, la Res publica font totalement défaut et les états (Stândestaat) n'émergent pas. Mais l'élite militaire est l'objet d'imitation de la part des administrateurs (d'jaki) et c'est pourquoi il est préférable de parler non pas d'une noblesse mais d'une élite ou, comme Herberstein, d'une « sorte de noblesse » (Art von Adel).Auerbach Inge. Der Begriff "Adel" im Russland des 16. Jahrhunderts. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 34, n°1-2, Janvier-Juin 1993. Noblesse, État et société en Russie XVIe - début du XIXe siècle. pp. 73-88